[jeudi 6 octobre] Jour 7 Verdict
Aujourd’hui le verdict.
Niculaiu Battini, 8 ans de prison, inscrit au FIJAIT (fiché S)
Stefanu Tomasini, 5 ans de prison, incarcéré à la suite du verdict, inscrit au FIJAIT (fiché S)
Ghjiseppu Maria Verdi, 6 ans de prison, inscrit au FIJAIT (fiché S)
tous les articles sur ce procès sont sur ce lien ici (<–lien ici)
Ce jeudi 6 octobre, l’université de Corse a été fermée par les trois syndicats étudiants en soutien à Battini, Verdi et Tomasini.Les syndicats attendent le verdict qui devrait tomber dans la journée pour décider de l’évolution de leurs actions.
Nicolas Battini, l’un des trois nationalistes corses jugés devant la cour d’assises spéciale de Paris pour un attentat commis en 2012 à Corte, a appelé jeudi la jeunesse corse « au calme et à la retenue », au lendemain d’échauffourées à Bastia.
« J’appelle officiellement au calme et à la retenue »
Voici la déclaration finale de Nicolas Battini lors du procès :
Mme la Présidente, Mesdames et messieurs les magistrats de la Cour,
A l’annonce du réquisitoire de Madame l’Avocat Général, des heurts et de vives réactions ont eu lieu en Corse. J’estime qu’il est de ma responsabilité de réagir à ce propos. Je tiens à dire que je comprends les sentiments de révolte qui animent une grande partie de la jeunesse de mon pays.
Je saisis l’atteinte dont elle estime être victime à chaque fois que sont condamnés d’autres enfants du peuple corse pour leur engagement politique. En cela je me refuse à condamner qui que ce soit. Néanmoins, convaincu que je suis de la nécessité d’une paix définitive, j’appelle officiellement au calme et à la retenue.
Je me suis exprimé ici pour témoigner de l’existence du peuple corse et de la légitimité de son combat, sans espoir aucun pour mon propre sort. Je pense avoir fait le bon choix. Avec l’aide de mes conseils et l’appui d’éminents témoins, j’espère avoir pu exposer devant cette Cour la nature de nos aspirations et les raisons de quarante années de conflit. Sans rien renier de ce que nous sommes, je suis persuadé que nous parviendrons à établir une paix durable assurée par une démocratie saine et vivante au service d’une nation corse reconnue.
Mon sort vous appartient. Quelle que soit votre décision, j’entends rester le patriote que je suis et participer, par mes modestes compétences, à l’émancipation de mon peuple sur sa terre, dans l’apaisement, la coopération et la réconciliation.
[Mercredi 5 octobre] Jour 6 Réquisitions et plaidoiries
Suivre le procès sur ce lien 1 et ce lien 2 @JMucchielli @MFStefani
L’Avocat Général demande la reconnaissance de la culpabilité des 3 accusés et l’inscription au FIJAIT, le fichier judiciaire national des auteurs d’infractions terroristes, pour les 3 jeunes corses. Réquisitions 8 ans requis contre Battini, 6 ans contre Verdi et Tomasini. Mercredi matin, l’avocate générale de la cour d’assises spéciale est revenue sur les différents élément du dossier mettant en cause les trois militants de la Ghjuventu Indipendentista. La peine la plus lourde a été requise à l’enconte de Nicolas Battini, contre qui l’avocate générale a réclamé 8 ans de prison. Pour Stéphane Tomasini, qui comparaît libre et Joseph Verdi, en fuite, elle a demandé 6 ans de réclusion. Un rassemblement à l’appel de Ghjuventù Indipendentista, Sulidarità, Bastia1905, Corsica Libera, Cunsulta di a Ghjuventù Corsa, a lieu à 19h sur la place Saint Nicolas à Bastia. Plus de 300 personnes lors du rassemblement. Des incidents en marge du rassemblement ont eu lieu au cours de la soirée
Résumé au dessus cliquez sur « afficher la suite »
[Mardi 4 octobre] Jour 5
Mobilisations à Aiacciu, Fium’Orbu, Valincu, Corti… (lien ici)
Battini Nicolas est interrogé sur les faits, Il refuse toujours de s’exprimer devant une institution dont il ne reconnaît pas la légitimité. Il dénonce une justice d’exception mise en place uniquement en raison des motivations politiques des actes qu’on lui reproche.
Me Barbolosi verse à l’audience un doc qu’il n’a pu avoir qu’hier. C’est une photo du passeport du père de la copine de Tomasini prouvant qu’il était en Thaïlande le jour des faits. Tomasini et la fille avaient dit profiter de cette absence pour passer la soirée ensemble, alibi de Tomasini.
Résumé au dessus cliquez sur « afficher la suite »
[Lundi 3 octobre] Jour 4
Mobilisation à Porto Vecchio (lien ici)
Le procès a repris ce matin. Tomasini et Battini sont interrogés. La présidente lit les actes d’enquête en rapport avec les interpellations. Interrogé sur ces éléments, Nicolas Battini a fait valoir son droit au politique : « Je suis lié par mon engagement politique, dans un souci de cohérence, je ne peux reconnaître la légitimité de votre cour et de toute instiution. judiciaire qui n’émane pas du peuple corse. » Le mouvement de jeune Ghjuventù Indipendentista est ciblé par l’accusation.
Interrogatoire des parfumati du dossier.
Résumé au dessus cliquez sur « afficher la suite »
[Vendredi 30 septembre 2016] Jour 3
Un rassemblement de soutien à Calvi a eu lieu ce soir.
Résumé au dessus cliquez sur « afficher la suite »
A l’assemblée de Corse, le Président Gilles Simeoni « La page des violences a vocation à être définitivement tournée. La Corse est aujourd’hui dans une logique irréversible de paix. Le Conseil Exécutif de Corse forme le vœu que les trois jeunes Corses jugés à Paris retrouvent sans délai leur famille et leur pays »
Le Conseil Exécutif de Corse forme le voeu que les 3 jeunes Corses jugés à Paris retrouvent sans délai leurs familles et leur île »
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 30 septembre 2016
[Jeudi 29 septembre 2016] Jour 2
Deuxième journée d’audience.
Résumé au dessus cliquez sur « afficher la suite »
[Mercredi 28 septembre 2016] Début du procès, résumé des faits
Début du procès. Se sont rendus sur place à Paris, des représentants d’A Ghjuventù indipendentista, de l’Associu Sulidarità de l’Associu Tocca à Noi et du Partitu di a Nazione ainsi que de Félix Benedetti, prisonnier politique du Rinnovu Naziunali assigné à résidence. Nicolas Battini a été transféré au centre pénitentiaire de Fresnes pour la durée du procès, il refuse de s’exprimer au procès sur les faits mais expliquera son engagement politique.
Un rassemblement de soutien de plus de 200 personnes sur Bastia dès 18h00
Seul accusé à comparaître détenu, Nicolas Battini, portant lunettes et barbe, vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche, a fait son entrée dans le box de la cour d’assises le poing levé, lançant « Viva a Nazione » à des proches assis dans la salle. Depuis son arrestation, Nicolas Battini a en effet refusé de répondre aux questions des enquêteurs et des juges sur l’affaire, se contentant de développer un discours politique.
Stéphane Tomasini, lui, comparaît libre. Visage juvénile, sweat-shirt, jean, baskets, il explique avoir repris des études à l’université de Corte par correspondance.
- Résumé de l’intervention du Président de l’Assemblée Jean-Guy Talamoni par Julien Mucchielli sur son compte twitter : « j’ai commencé en 1976, je suis toujours un militant. Vu de Paris les choses sont parfois floues, et je ne suis pas sûr que les explications d’un policier aient permis de dissiper le flou. » Il explique la difficile émergence du nationalisme corse dans un contexte clanique à la solde de Paris. IL évoque la naissance de la lutte nationaliste. Le président de l’Adsemblée territoriale exprime sa solidarité avec ces jeunes militants, « qui ont le même âge » que les fondateurs du FLNC dans les année 70″. Il explique le passage de la lutte armée à la politique, jusqu’à la victoire dans les urnes en décembre dernier, « chacun s’accorde à dire en Corse que cette décision est irréversible » . « Le contexte aujourd’hui relève de l’histoire, pas de l’actualité. Ce que vous avez à juger aujourd’hui est complètement dépassé. » Il insiste sur la demande d’amnistie des prisonniers politiques, formulée par les élus corses au gouvernement.
- Lecture d’un texte de Nicolas Battini devant la Cours d’Assises Spéciale de Paris (<–lien ici)
- Déclarations de Nicolas Battini « »Je suis un militant indépendantiste, j’estime ne pas avoir de compte à rendre à la justice française. » « Même position que pendant l’instruction. » « Je n’ai rien à voir de près ou de loin avec cette affaire. » « Si des patriotes ont fait usage des armes…2 siècles d’oppression linguistique, d’autoritarisme en ont été la raison. »
- Jean-Guy Talamoni, président de l Assemblée de Corse et Paul-Marie Romani, Président de l’Università di Corsica entendus comme témoins cet après-midi.
- « Viva a Nazione » crie Nicolas Battini en rentrant dans la cour d’assises.Poing levé en regardant le public.
Vidéo de FR3 Corse du mercredi 28 septembre – Corsica Sera
Vidéo de FR3 Corse du mercredi 28 septembre – Midi
(article du 27 septembre 2016 20h20) Présentation du dossier
Ils sont trois, tous âgés d’une vingtaine d’année en 2013, Niculaiu 19 ans, Ghjiseppu Maria 19 ans et Stefanu 21 ans, seront en procès mercredi 28 septembre 2016. Les faits reprochés, une tentative d’attentat à l’aide d’une voiture bélier contre la Sous-Préfecture de Corti en avril 2012. Le procès se tiendra du 28 septembre au 7 octobre.
Nicolas et Stéphane seront au procès, tandis que Joseph Marie, lui, est toujours recherché par la police politique. Seul Nicolas et Ghjiseppu Maria sont militants de la Ghjuventù Indipendentista. Stefanu Tomasini comparaîtra libre, il est assigné à résidence depuis février 2016.
A Ghjuventù Indipendentista dans le collimateur de la répression politique
Des nombreuses interpellations en 2013, celle de Mai visant la Ghjuventù Indipendentista était la plus importante. Une grande partie de la jeunesse ciblée avait été interpellée, perquisitionnée, mise en garde à vue et déportée sur Paris. Mobilisations, communiqués, incidents lors des rassemblement auront ponctués la semaine répressive de fin mai 2013.
Depuis l’occupation de la Sous-Préfecture de Corti en avril 2013 et l’interpellation des occupants, l’acharnement contre Ghjuventù Indipendentista n’a aucun répit. Un acharnement qui, depuis la remise en route du syndicat et mouvement de jeune, n’a eu de cesse. Encore aujourd’hui plusieurs jeunes sont toujours mis en examen.
Reconstituée fin 2012 après quelques années (4) d’absence sur le terrain revendicatif sous ce sigle, le syndicat et mouvement de jeune se réengage rapidement sur le terrain de la lutte de masse : manifestations, rassemblements, occupations, soutenant la démarche du mouvement national et la lutte armée. Ils s’engagent quotidiennement pour les prisonniers politiques, la langue corse, le statut de résident, le statut fiscal…
Incarcérés depuis plus de trois ans, Nicolas Battini et Stephane Tomasini, prisonniers politiques, sont sur la liste de Sulidarità, soutenus par l’ensemble du mouvement national. Ces « 3 jeunes corses ont passé ces années loin de leurs familles en ne pouvant pas réaliser leurs études convenablement. Une fois de plus, l’Etat nous dévoile toute sa considération pour notre jeunesse. »
En mai dernier, Ghjuventù Indipendentista tient conférence de presse pour soutenir les 3 jeunes corses.
« Durant ses trois années et demie de détention préventive, Nicolas Battini a fait preuve d’une volonté à toute épreuve. Pas un instant il n’a renié ses idées, celles qui l’ont conduit à être l’un des membres refondateurs de cette structure. Jamais il ne s’est compromis.Il a également fait le choix de mettre ce temps à profit en reprenant ses études. Les difficultés liées à l’incarcération, ainsi que les conditions particulièrement difficiles dans lesquelles il est détenu à la prison de Bois d’Arcy ne l’ont pas empêché de réussir son cursus universitaire. Sa détention ne l’a pas non plus empêché de continuer à porter son message politique ou à se mobiliser lorsque cela était nécessaire, l’amenant ainsi à passer plusieurs périodes en quartier disciplinaire. »
Stefanu Tomasini, interpellé en mai 2013 et incarcéré, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire et assigné à résidence en février dernier avec pointage bi-hebdomadaire et obligation de trouver un emploi, une formation ou de reprendre ses études… Une incarcération sans preuve, mais une épreuve qu’il a surmonté en préservant toujours sa famille. Aucune plainte, aucune demande, un comportement exemplaire en prison.
Ghjiseppu Maria Verdi, est lui recherché depuis trois ans et demi, trois années durant lesquelles il n’a évidemment pu poursuivre son cursus universitaire entamé en 2012, trois années sans que sa famille n’ait la moindre nouvelle de lui.
Trois jeunes corses sérieux, studieux et attachés au peuple corse et à sa terre
Mercredi 28 septembre 2016 se tient une conférence de presse à Bastia organisée par Ghjuventù Indipendentista, en présence des avocats, soutenue d’or-et-déjà par l’Associu Sulidarità, U Rinnovu Naziunali, Bastia1905.
Vous trouverez les articles, les communiqués et la revue de presse de ce procès sur ce lien (<–lien ici)